In memoriam

L'aube. Luan regarda avec mélancolie son astral homonyme (Luan veut dire "lune" en irlandais) disparaître, appréciant avec naturel les couleur du ciel que teintait le soleil levant. Une explosion de rose, de orangés, de rouge qui couvraient peu à peu le bleu violacé de la nuit. Un Big-bang de teintes et de nuances. Six ans qu'elle admirait ce spectacle tous les matins, ou presque, et elle ne s'en lassait pas.

Luan n'était pas une grosse dormeuse. Dans cet univers, c'était un avantage, car n'importe qui avait la possibilité d'attaquer un dormeur, puisque solidarité, entraide et honneur étaient des valeurs défuntes. Cette nuit-là, elle avait passé quatre heures à sommeiller dans le caveau familial des Markson, d'illustres inconnus hospitalier, paix à leurs âmes. On était vendredi. Et le vendredi était le jour de floraison pour la tombe de sa mère. Enfin, surtout de recueillement, puisqu'on ne trouvait plus des masses de fleurs dans les environs. Se dirigeant avec aisance parmis les allées qu'elle connaissait bien, elle arriva bientôt devant la pierre tombale de marbre noir sous laquelle sa mère se faisait à présent dévorer par des vers.

" Au moins, tu n'as pas vu ce carnage, ni ce que ta fille est devenue... C'est mieux comme ça, tu n'aurais pas aimé Alice... Chère maman, je t'aime. Je suis devenue forte, tu vois? Je ne suis pas encore morte. Pas encore. Et je n'ai pas failli une seule fois à notre rendez-vous, tu as vu? Je sais, je n'apporte plus de fleurs, mais si tu savais ce qu'est devenu notre ville... J'essayerais d'en trouver pour la semaine prochaine, mais je ne te promets rien... J'espère que tu es heureuse, où que tu sois. Que tu imagines ta fille comme une pianiste de talent! Si c'est ce que tu penses, tu te trompes, j'ai toujours été nulle au piano. "

La jeune femme rit doucement. Parler à sa mère l'apaisait. Il faut dire aussi qu'elle n'avait pas véritablement d'amis. Les Punks l'acceptaient comme une des leurs, comme une combattante douée, mais il n'y avait pas grand chose de plus. De toute façon, dans un monde post apocalyptique, que pouvait-on espérer de plus?
Luan continua à monologuer quelques instants encore, puis sé décida à retourner dans le centre-ville. Elle n'avait rien mangé depuis la veille, à la même heure. Si elle ne voulait pas mourir de malnutrition, mieux valait rentrer au bercail et trouver quelque chose à bequeter. Surtout qu'elle était sur le territoire de cette caste pitoyable qu'étaient les Gangstas. Si elle ne voulait pas finir pendue par les tripes, elle avait interêt à s'en aller rapidement. Enfin, ne pas la repérer alors qu'elle avait les cheveux roses fluo, un haut de résille noire sur un simple soutien-gorge noir, une jupe courte noire sur des bas rayés bleus et blancs, des bottes compensées cloutées noires à lacets roses, le tout agrémenté de qulques déchirures et épingles à nourrices, sans oublier ses bracelets de cuir à pics et son masque de métal, il fallait franchement être bigleux.

Avant qu'une taupe ne la repère, la jeune Punk tourna les talons et sortit de la nécropole, la main droite jouant avec le tranchant d'un de ses shurikens, sur le qui-vive. Soudain, elle crut percevoir quelque chose derrière elle.

Alexandre avait mal dormis cette nuit...
De retour chez lui la veille, son immeuble avait pris feu et aucune trace de la mutante. Sans trop savoir pourquoi, il était retourné dans les banlieue. Il avait trouvé un petit coin aménagé ayant appartenu à un SDF dont il a dû tirer le cadavre un peu plus loin se promettant de l'amener au Cimetière le lendemain. Ce qu'il était justement entrain de faire.

Il était tôt, le soleil n'allait pas tardé à poindre. L'escrimeur ne pris pas la peine de creuser une tombe.
Il se contenta d'installer le corps au dessus d'une pierre déjà existante.
Celle-ci était marquée de l'inscription "Inconnu au bataillon".
Sa corvée achevée, l'homme ne pu s'empêcher de se sentir... il empestait la mort.

°Je vais vite rentrer et me doucher° Pensa-t-il avant de se rappeler qu'il n'avait plus d'appartement.

Las, il se dirigea vers l'extérieur du cimetière.
L'aube pointait son nez.
Il regardait les ombres en face de lui... Puis remarqua que l'une d'entre elle était en mouvement.
Se rapprochant discrètement, il lui sembla apercevoir des formes féminines et une chevelure rose.
Elle tenait quelque chose aux reflets brillants dans sa main droite. Elle se figea soudain, prenant une posture avertie.
L'homme ne pris pas le temps de réfléchir et s'adossa du plus silencieusement qu'il pu contre la pierre tombale la plus proche. La main sur le pommeau de son katana. Non pas qu'il n'aimait pas faire de nouvelle rencontre, mais l'ambiance sinistre qui rôdait dans le cimetière le mettait mal à l'aise et l'incitait à la prudence.

Luan n'aurait pas exatement su dire ce qui l'avait alerté. Il ne lui semblait pas avoir entendu un bruit ni aucun mouvement, mais par contre, quelque chose dans l'ambiance du cimetière paraissait avoir changé. Ce cimetière l'avait accueilli au moins une heure par semaine pendant sept longues années. Et ni la guerre, ni l'atmosphère de dévastation actuelle de la ville ne pourrait changer ça. Elle était en osmose avec ce lieu, dont elle connaissait les moindres recoins. Enfin, peut-être se faisait-elle des idées, après tout.

Mais s'il s'agissait d'un Gangsta? Non, impossible, il existait une telle haine entre les deux Castes que si un Gangsta, ces saleté de racailles de ses deux, était présent en même temps qu'elle dans ce cimetière, il lui aurait, avec la stupidité qui est conféré à tous les siens, tout de suite sauté dessus. En toute objectivité bien entendu. S'il s'agissait d'un fou, elle n'aurait aucun chance. Par contre, un Punk la reconnaitrait sans aucuns doute et un Neutre... Là, ça posait problème. S'il s'agissait d'un free-lance, c'était peut-être un espion. Ou un mutant en manque de meurtre. Ou un psychopathe.
Ou juste un chien errant qui avait fait bouger un tas de gravats.

*Respire, ma grande, tout va bien*

Prudemment, saisissant un shuriken et prête à le lancer, elle se retourna et fit quelques pas vers la tombe de sa mère. Soudain, elle capta du coin de l'oeil un mouvement sur sa gauche. Mue par l'automatisme qu'engendre l'adrénaline, elle lança son arme dans un tir qu'elle espérait mortellement précis. Un bruit mat lui indiqua que le shuriken avait atteint sa cible (ou le sol, puisque le bruit des lames percutant la terre ou les chairs était sensiblement le même). La jeune femme fit un quart de tour rapide en saisissant son second shuriken et faillit éclater de rire. Le mouvement qu'elle avait perçu était juste un rat qui gisait à présent, la tête à moitié tranchée par l'acier.

" Un rat! Tu deviens nerveuse, Luteen. Pauvre bête! Et si ça avait été Caligula? "

Caligula était le nom qu'elle avait donné à un rat albinos à moitié dressé qui squattait parfois sa cave. Luan s'interrogea : la bestiole était-elle ce qui l'avait alertée? C'était peu probable. La théorie la plus vraisemblable était qu'un intrus était dans la nécropole, un intrus qui se cachait, donc qui n'avait pas l'intention de l'attaquer. Avec un peu de chance. La fille aux cheveux rose ramassa son arme de jet et l'essuya grossièrement sur un bout de tissu qui lui servait de mouchoir. Puis elle tourna sur elle-même, inspectant les alentours avec méfiance, espérant apercevoir ce qui se cachait parmi les pierres tombales.

Quelques secondes s'écoulèrent. Alexandre allait jeter un œil lorsqu'il perçut les pas de la demoiselle se rapprochant de sa position. Trois pas. Un bruit proche de lui et un sifflement rapidement coupé par un bruit mou ressemblant plus ou moins à un "splash". L'homme serra les dents et sa prise sur son arme.

" Un rat! Tu deviens nerveuse, Luteen. Pauvre bête! Et si ça avait été Caligula? "

°Donc elle s'appelle Luteen... Et Caligula, c'est son animal de compagnie ? Surement un petit chien...°

Une chose poilu frôla soudain Alexandre qui plongea sur le côté en dégainant son Katana.
"- Miaou ?"

La situation devint rapidement embarrassante pour lui... Il se retrouvait accroupi par terre menaçant un pauvre chat roux de sa lame. Et surtout à découvert face à une jeune fille le regardant de deux yeux rond. Elle était en position de combat, un bras en arrière tenant un Shurriken qu'elle avait surement eut l'intention de lancer car ses muscles étaient encore légèrement crispés. Un sourire idiot se dessina sur le visage de l'épéiste.

Heu... Coucou, fut la seule chose qu'il trouva à dire.

Il s'était assis par terre et le chat était revenu se frotter à lui. L'inconnue était petite et ne semblait pas peser très lourd à en juger par sa taille de guêpe. Ce qui attira ensuite l'attention du jeune homme, Outre la couleur des cheveux, fut la lentille rose qu'elle portait. lui donnant un air d'étrangeté. Comme certains chats dont un œil est bleu et l'autre Jaune-vert.... Autre facteur de cet intérêt pour les yeux de la demoiselle : Le reste de son visage était masqué par une sorte de plaque métallique recouvrant du nez au menton. Regardant le chat à ses pieds, Alexandre se surpris à le caresser. Mais n'arrêta pas son geste et porta à nouveau son attention vers l'inconnue.

Tout se passa très vite. Sans que Luan ne comprenne vraiment ce qui était arrivé, ni comment c'était arrivé, elle se retrouva soudain en position de défense, légérement penchée, la respiration accelérée, sa main levée prête à lancer son shuriken, toute son attention fixée sur le jeune homme dont elle ne put déterminer l'âge, devant elle, qui menaçait un chat roux au moyen d'un katana (fort belle arme au demeurant).

Passé le moment premier de surprise bien compréhensible, elle éclata de rire, tant la situation lui paraissait grotesque. Surtout que son "adversaire" venait de s'asseoir avec un sourire assez stupide sur la face, en la saluant maladroitement après une légère hésitation. Elle baissa son arme quand elle se rendit compte par la posture et l'attitude du jeune homme qu'il ne paraissait pas avoir d'intention agressive à son encontre. Sans pour autant relâcher totalement son attention.

L'inconnu l'observait sans animosité, plutôt avec un sorte d'attention polie qui changeait de la curiosité malsaine qu'elle suscitait chez les personnes n'appartenant pas à la Caste des Punks, ce qui était le cas dans cette situation. Il passa rapidement sur sa chevelure et sa morphologie, mais s'attarda sur ses yeux et son masque. Luteen sourit pour elle même : ces attributs dérangeait souvent, mais lui paraissait juste être... interessé.
Cédant à cet instinct primaire qui pousse toute personne normalement constituée à examiner tout être qu'elle rencontre pour la première fois, ses yeux examinèrent le jeune homme. Il était bien évidemment plus grand qu'elle ce qui n'était pas très dur, mince, à son échelle, avec une courte chevelure noire et des yeux de la même couleur. Ses vêtements étaient classique, et ne le démarquait pas. Un Neutre, très certainement.

Passant une main dans sa nuque, la jeune femme défit lentement la sangle qui attachait son masque, et le rangea dans son sac, faisait apparaître son visage au grand jour, et dévoilant ses nombreux piercings par la même occasion. Elle avait envie de discuter un peu, pour voir si cet inconnu était aussi sympathique et avenant qu'il en avait l'air. Elle avait décidé de lui faire confiance et puis elle savait se défendre. D'autant qu'elle avait deux avantage sur le jeune homme : elle possédait des armes de jet, ce qui ne semblait pas être son cas, et avait de quoi se défendre si elle se collait à lui, là où son katana ne pourrait certainement pas l'atteindre.

N'oubliant pas qu'elle était sur le territoire des Gangstas, elle s'assit sur une tombe, histoire de pouvoir se relever rapidement en cas de problème, et posa un sai sur le marbre à côté d'elle.

" Salut. J'm'appelle Luteen. Et toi? "

L'inconnue face à lui venait de retirer son masque. Alexandre découvrit un visage souriant. Révélant également une collection de piercings. La femme s'était assise sur une tombe.

"Salut. J'm'appelle Luteen. Et toi?"

De toute évidence, elle souhaiter autant que lui être son ennemie. Autant dire qu'ils souhaitaient tout deux en savoir plus sur l'autre. Le jeune homme savait qu'il n'aurait pas souvent l'occasion de se faire des amies dans ce monde dévasté. Et qu'il aurait certainement besoin d'une alliée. La femme en face de lui semblait avoir de la ressource.

"Je m'appelle Alexandre, Enchanté de faire ta connaissance."

Le félin choisit ce moment pour vagabonder plus loin. Alexandre en profita pour se relever en s'étirant.

"J'avais un appartement avant. Mais il a été détruit et j'ai du me trouver un autre abris. Malheureusement il y avait déjà un cadavre qui y séjournait. Je suis donc venu ici pour m'en débarrasser..."

°Charmante manière de faire connaissance avec quelqu'un° L'interrompit sa conscience.

"Et toi, quelle est la raison de ta présence ici ? C'est un endroit assez dangereux, il m'as semblé apercevoir quelques gangstas avant d'entrer."

L'homme avait était à présent sérieux, le léger sourire qu'il portait était amical et non plus dû à une quelconque gêne.

Le jeune homme sembla un instant jauger Luan du regard. Puis il répondit :

"Je m'appelle Alexandre, Enchanté de faire ta connaissance. J'avais un appartement avant. Mais il a été détruit et j'ai dû me trouver un autre abri. Malheureusement il y avait déjà un cadavre qui y séjournait. Je suis donc venu ici pour m'en débarrasser... Et toi, quelle est la raison de ta présence ici ? C'est un endroit assez dangereux, il m'a semblé apercevoir quelques gangstas avant d'entrer."

Alexandre... La jeune femme, après avoir détaillé son interlocuteur une fois de plus, décida que ce prénom lui allait bien. Il avait un sourire amical aux lèvres en posant sa dernière question. La punk hésita... confier ceci alors qu'elle le connaissait à peine... Oh et puis elle s'en fichait. Elle voulait être sincère, et essayer de se faire un ami de ce jeune homme sans préjugés. Si elle n'étais pas honnête, comment prétendre à une amitié? Luan répondit d'une voix douce :

" Je suis allée à mon rendez-vous hebdomadaire avec ma mère... "

La jeune femme montra du doigt la tombe noire qui se dressait non loin, avec un faux sourire.

" Elle est morte il y a sept ans. Le pire, c'est que c'est même pas à cause d'une bombe ou d'une balle perdue... Je crois que j'aurais préféré! J'aurais eu quelque chose à haïr, au moins! Ce cimetière est ma seconde maison... Je crois que j'ai passé trop de temps avec les morts... "

Luan se sentit devenir mélancolique et repoussa son côté sombre : elle ne voulait pas devenir désagréable, pas maintenant.

"Bon, ne nous laissons pas entraîner dans un tel sujet... Tu as parlé de Gangstas? Je n'en ai pas vu en arrivant. Enfin je suppose que c'est mieux pour moi! "

Luteen sourit, et fit craquer ses os. Elle se plaisait en compagnie d'Alexandre.

" Tu es en ville depuis longtemps? Ou un rescapé de l'holocauste? "

La jeune femme eut un temps d'hésitation avant de répondre.

" Je suis allée à mon rendez-vous hebdomadaire avec ma mère... "

Avec un sourire que le jeune homme jugeait triste, Elle leva le bras vers une tombe à proximité d'eux.

" Elle est morte il y a sept ans. Le pire, c'est que c'est même pas à cause d'une bombe ou d'une balle perdue... Je crois que j'aurais préféré! J'aurais eu quelque chose à haïr, au moins! Ce cimetière est ma seconde maison... Je crois que j'ai passé trop de temps avec les morts... "

"Mes condoléances" murmura faiblement son interlocuteur. Le visage de Luan changea d'expression et sa voix se fit plus joyeuse... ou disons moins triste.

"Bon, ne nous laissons pas entraîner dans un tel sujet... Tu as parlé de Gangstas? Je n'en ai pas vu en arrivant. Enfin je suppose que c'est mieux pour moi! "

°Si elle est arrivé après moi, alors ils sont surement partis. mais si elle venait se recueillir sur la tombe de sa mère, ça lui a surement pris plus de temps que moi donc elle est arrivé avant moi... Il y a des chances qu'ils soient toujours dans les parages. Restons sur nos gardes.°

De petits craquements se firent entendre. La punk à ses côtés faisait craquer ses os en souriant.

" Tu es en ville depuis longtemps? Ou un rescapé de l'holocauste?

- On peut dire que je suis ici depuis un petit moment. J'ai emménagé lorsque l'argent avait encore de la valeur. Mais très vite cette ville a changée. Même si je sais me rendre un peu partout, la plupart des lieux me semblent étrangers... "

Alexandre essaya de se rappeler comment était la ville a son arrivée lorsqu'un bruissement de feuille l'en empêcha. Il s'agissait certainement du chat roux, ou encore d'un rat... Mais le jeune homme n'aimait pas trop cet endroit.

"- Je ne me sens pas en sécurité ici. Avoua-t-il à la jeune femme. Je te propose que nous quittions cet endroit. Tu avais prévu d'aller quelque part en particulier ? Si ça ne te dérange pas, je serait ravi de t'y accompagner."

Alexandre lui présenta ses condoléances que Luan accepta avec un balayement de la main. Elle n'aimait pas avoir l'impression d'apitoyer le monde, en parlant de sa mère décédée. Elle n'avait pas à se plaindre. La jeune femme écoute avec attention son interlocuteur répondre à sa dernière question. Ainsi il était arrivé pendant la guerre, certainement... Drôle d'idée, de déménager en temps de guerre. Surtout dans une ville aussi touchée que celle-ci... Bizarrement, Luteen n'aimait pas la nommer. Ce n'était lus sa ville natale, ce n'était plus la ville qu'elle avait connu et où elle avait vécu pendant de si longues années tranquille. C'était une autre ville, avec ses ruines, ses habitants, et ses propres règles.

Un craquement se fit entendre. Sous son apparente tranquilité, insouciance, même, la punk était tendu, prête à se défendre. Ce craquement la fit se raidir presque imprerceptiblement, et sa main se posa sur son arme, prête. Depuis qu'Alexandre lui avait dit qu'il y avait des Gangstas dans le coin, sa tension avait augmenté d'un cran. Comment oublié la fois où elle s'était faite agressée par un d'entre aux, ici-même, alors qu'elle se recueillait sur la tombe de sa mère? Si l'on observait attentivement, on pouvait voir des rayures sur une des tombes, et une trace de sang sur le mur du caveau à l'ange de marbre. Quelques séquelles dues à l'affrontement... Depuis, elle se rendait dans le cimetière avec toujours plus de méfiance, mais ne voulait pas trahir sa promesse. Le jeune homme n'avait pas non plus l'air à son aise, aussi Luan ne dut pas surprise lorsque qu'il avoua:

" color=#6e1919]Je ne me sens pas en sécurité ici. Je te propose que nous quittions cet endroit. Tu avais prévu d'aller quelque part en particulier ? Si ça ne te dérange pas, je serait ravi de t'y accompagner.[/color]"

Oui, ce n'était fondamentalement pas une mauvaise idée. De toutes façon, elle s'en allait, avant de le rencontrer... Et s'il y avait bien quelques raclures gangstesques dans les environs, mieux valait filer à l'anglaise, et éviter un affrontement... Elle avait vu suffisamment de morts pour aujourd'hui, et ne voulait pas être torturée par des cauchemars pendant un mois, comme à son dernier affrontement.

" Eh bien, je pense que c'est une bonne idée. Cela m'éviterait de me faire étriper... Eh bien, je comptais rentrer "chez moi", répondit-elle avec un haussement d'épaules, mais je me rends compte que j'ai rien mangé depuis hier midi, et ça commence à se faire ressentir... Si ça te dit, on pourrait passer par le centre-ville?! Je vais essayer de me faire payer un truc, si tu veux quelque chose, ça devrait pouvoir se faire! Et faudrait que je puisse prendre une douche aussi, j'ai horreur de me sentir sale. Mais pour ça, il faudra réellement passer par chez moi..."

Luteen ne s'embarrassait pas de chichis inutiles. Une personne normale n'aurait sans doute pas exprimé son désir de propreté alors qu'elle parlait avec un presqu'inconnu, mais la jeune femme n'étais pour ainsi dire pas normale. C'était ainsi. Elle remit tranquillement son masque : elle retournait en territoire ennemi, et prit ses deux sais qu'elle s'amusa à faire tourner entre ses doigts fins, guettant l'approbation du jeune homme.

Le soleil avait maintenant atteint une position matinale dans le ciel. Diffusant sa lumière au travers des nuages de pollutions.

" Eh bien, je pense que c'est une bonne idée. Cela m'éviterait de me faire étriper... Eh bien, je comptais rentrer "chez moi", répondit-elle avec un haussement d'épaules, mais je me rends compte que j'ai rien mangé depuis hier midi, et ça commence à se faire ressentir... Si ça te dit, on pourrait passer par le centre-ville?! Je vais essayer de me faire payer un truc, si tu veux quelque chose, ça devrait pouvoir se faire! Et faudrait que je puisse prendre une douche aussi, j'ai horreur de me sentir sale. Mais pour ça, il faudra réellement passer par chez moi..."

Le jeune homme se sentait sale également. C'est étrange cet impression qu'on a lorsque, ayant l'habitude de se laver, on saute une douche. On a l'impression d'être sec et poussiéreux. Et de sentir mauvais pour le cas présent.
Reprenant ses esprits, Alexandre se leva et fouilla dans ses poches d'un air concentré. Il ressorti sa main et l'ouvrit.

"Il me reste deux barres de céréales si tu as vraiment faim. J'ai aussi de l'argent sur moi... en plus de celui que j'ai récupéré sur le corps du vieil homme. J'ai un peu honte de l'avoir dépouillé, mais il faut bien vivre. Allons donc dans le centre ville."

La jeune femme avait remit son masque métallique. Les deux amis, si on pouvait les appeler ainsi. Se dirigèrent donc vers la sortie...

[HRP] Voilà, je pense qu'on peut quitter ici ce sujet. A moins que tu ne veuille ajouter un élément perturbateur dans le cimetière. Sinon, à toi de nous conduire dans le centre ville. A moins que ton personnage préfère d'abord faire un détour pour prendre une douche ;P[/HRP]