Petite visite chez elle ( Suite )

La belle attendait tranquillement que l'inconnue devenue une amie, enfin pas encore mais c'était en devenir, revienne de l'étage du dessous afin de commencer leur route. Encore une fois, Kimmy se servirait de son don en médecine. Si l'on peut appeler cela ainsi puisque en fait, elle n'avait fait qu'apprendre dans des livres. Dans ce vaste monde, maintenant, savoir quelques trucs dans ce domaine, était comment dire... Un peu indispensable!
La jeune femme entendait d'une oreille discrète ce que Luan disait tout bas. Voila que cette femme parlait à son soulier maintenant.... Heum... Un étrange phénomène tout de même. Jamais Kimmy n'avait vu cela. Sans doute que cette femme était folle... Mais ne disait-on pas; plus il y a de fous, plus on rit?! Sans doute... On verrait bien cela après tout!

Enfin, elle était remontée. Restait plus qu'à partir maintenant. Voila qu'elle lui demandait son nom! Son nom... En fait, la belle n'aimait pas vraiment dire autant de détail sur elle. Son nom, c'était son identité après tout. Et d'ailleurs, elle essayait justement de se faire oublier, que personne ne sache son existence était son objectif... Et si Kimmy lui disait son nom, alors adieux son objectif. Néanmoins, cette Luan s'était montrée tout de même une personne de confiance... Et de plus, la belle s'apprêtait à lui montrer son chez elle... Bon très bien elle pouvait toujours lui accorder cette faveur... :

- Je vais te le dire mon nom. Mais j'aimerais beaucoup que cela reste entre nous. J'aime bien me faire discrète. Ainsi donc, je me nommes Kimmy.

Et bah voila c'était fait. Et ça n'avait pas été trop difficile... C'était peut-être l'heure d'y aller maintenant avant qu'une autre personne ne rapplique ici. Aussi bien faire vite. La belle descendit donc les escaliers pour finalement être à découvert, à l'extérieur évidement. Il y faisait un peu moins froid... Il y avait moins de vent quand même. Kimmy commença donc à marcher... en silence. N'oublions pas qui elle était. Une solitaire et une silencieuse. Cela faisait partit d'elle... Elle ne parlait que lorsque c'était réellement nécessaire, et pour le moment, ce ne l'était pas. Enfin, pas de son point de vue à elle bien sur. Le trajet se fit donc dans le silence complet. Et si l'autre femme parlait, et bien elle se parlait à elle seule! Les deux demoiselles arrivèrent finalement. Après ce qui parut une petite demi-heure. Peut-être plus...

Elles étaient arrivées devant un immeuble. Il n'avait rien de spécial évidement cet immeuble. Après tout, les immeubles se ressemblaient tous, ils étaient tous abandonnés! La différence !?! Celui-ci était habité par Kimmy! Enfin pas complètement mais une partie. La belle décida donc d'entrer, après s'être assurée que Luan suivait évidement. Elle monta encore une fois quelques escaliers et poussa finalement la porte de son chez elle. Un loft… Grand, mais si peu meubler. En effet, au milieu de la place s’y trouvait un matelas. Tout troué, mais c’était parfait pour elle. Plus confortable qu’un planché… Un peu à droite, il y avait une petite étagère où trônait une petite lampe de chevet qu’elle avait un jour volé. Il y avait aussi une petite porte à leur droite où se trouvait la salle de bain. Une baignoire, un toilette et une armoire. Assez simple en fait. Et dans l’armoire, elle avait bien entendu sa trousse de secours. Elle entra donc la première et lorsque Luan entra, referma la porte derrière elle…

- Fais comme chez toi! Je vais aller chercher la trousse.

Sur ce, la jeune inconnue qui n’en était plus vraiment une maintenant, se retrouva seule!

- Je vais te le dire mon nom. Mais j'aimerais beaucoup que cela reste entre nous. J'aime bien me faire discrète. Ainsi donc, je me nommes Kimmy.

Discréte? Autant dire que cette Kimmy préférait rester invisible... Luan ne la connaissait pas depuis une demi-heure mais elle avait après au fil des an à comprendre le langage du corps : il y a certaine positions, certaines façons de se mouvoir ou de s'exprimer qui ne trompaient pas. Et d'après ce qu'elle avait pu observer, la jeune femme ne parlait que rarement et était très méfiante (certainement à raison, elle-même ne l'était pas suffisamment). UN bon début pour contruire une relation amicale durable : n'était-ce pas André Gide qui avait dit: "Si nous n'étions si différents, nous n'aurions pas un si grand plaisir à nous entendre" ? Et là, question différence, il y avait de quoi être rassasié! Luan Madsen était une jeune fille habituellement loquace, confiante et extravertie, tout le contraire de Kimmy, si l'on y réfléchissait. Tant mieux! La diversité construit un rapport privilégié... Luteen sourit au mur, puisque sa sauveuse était déja en train de descendre l'escalier.

Dévalant les marches à sa suite, elle se retrouva bientôt sur l'esplanade regrettant qu'il y ait moins de vent qu'en haut du gratte-ciel. Les deux jeunes femmes marchèrent en silence, l'une suivant bien évidemment l'autre. La jambe de la punk l'élançait toujours, et elle avait une forte envie de se lancer dans une grande conversation avec son cerveau pour lui dire que se la fermer un peu, qu'elle avait comprit qu'elle était blessée et que ce n'était pas la peine d'en rajouter. Mais se tut, pour ne pas passer (pas tout de suite) pour une folle. La découverte du sachet d'héroïne l'avait mise de bonne humeur et c'était d'un pas sautillant (et boitillant) qu'elle avançait, resistant à l'envie de se mettre à danser en chantant "Les demoiselles de Rochefort". Enfin resistant à moitié, puisqu'elle fredonna tout de même l'air discrètement:

"Nous sommes des soeurs jumelles, nées sous le signe du gemeau..."

Oula, ça devenait grave. Luan décida de rester sage jusqu'à ce qu'elles arrivent enfin devant un immeuble. Immeuble pas trop dévasté d'ailleurs, ce qui constituait en soi une sorte d'exploit, vu le nombre de bombes qui avait explosé ici-bas. Elle suivit sa guide à travers les étages pour enfin arriver dans son appartement, qui soit dit en passant était vraiment extra, rien a voir avec la cage à lapin où elle habitait. Ce logement était spacieux, clair (enfin aussi clair que pouvait l'être un appart' d'après traumatisme apocalyptique) et... vide. Avec en tout et pour tout un matelas défoncé, une étagère et deux ou trois autres trucs... Deux hypothèses... Soit Kimmy ne logeait pas là souvent, soit elle n'habitait pas ici depuis longtemps et ne connaissait pas les bonnes réserves à meubles... Ou alors il y avait eu un cambriolage, ce qui était une idée stupide... beaucoup de risques pour pas grand chose! Autant investir dans le trafic de drogue, personne viendrait dire quoi que ce soit, maintenant qu'il n'y avait plus de flics, juste des emmerdeurs, comme partout...

- Fais comme chez toi! Je vais aller chercher la trousse.
-D'accord... euh... merci!

Faire comme chez elle? Difficile... Chez elle, elle aurait enlevé ses chaussures qu'elle aurit balancé n'importe où, elle aurait ôté son tee-shirt (il faisait toujours une chaleur étouffante dans sa cave), se serait planté au baut milieu de son appart' pendant une dizaine de minutes à réfléchir à son prochain mouvement, aurait certainement pris une douche, puis se serait installée sur son lit avec un bon bouquin de Marx ou d'un autre et aurait lu pendant deux heures. Ensuite elle aurait écouté la radio pour savoir s'il y avait des nouvelles du monde extérieur, aurait mis sur papier quelques pensées, puis serait repartie, très certainement. Toutes ces choses, il était tout simplement hors de question qu'elle les fasse ici. pas chez une nana qu'elle connaissait à peine! Kimmy disparut donc, et elle s'assit en tailleur au beau milieu du loft, à même le parquet, elle joua avec une mèches de ses cheveux en réfléchissant à qui pourrait être interessé par 100 grammes d'héro et payer le plus fort.

Kimmy revint quelques instant après.